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Le gaz naturel renouvelable, un modèle d’économie circulaire

15 Sep 2022    4 min.

La production de gaz naturel renouvelable présente non seulement un potentiel de développement économique important pour le Québec, mais s’inscrit aussi parfaitement dans le concept d’économie circulaire, qui vise à optimiser la valeur des ressources afin de réduire le gaspillage et la surconsommation.

Le gaz naturel renouvelable dans l’économie circulaire

Les procédés de biométhanisation et de gazéification qui permettent de produire le gaz naturel renouvelable (GNR) s’intègrent parfaitement au modèle d’économie circulaire en substituant le GNR au gaz naturel conventionnel. Ces procédés présentent des avantages considérables sur le plan environnemental, comme le démontre l’un de nos précédents articles, mais aussi sur les plans économique et social, et s’inscrivent dans une logique de développement durable.

En aval du circuit de production du GNR, les résidus organiques résidentiels, agricoles et/ou industriels sont acheminés vers un biodigesteur. La résultante de ce procédé industriel est un biogaz, qui est par la suite purifié pour produire un gaz parfaitement interchangeable avec le gaz naturel conventionnel. Le GNR peut alors être utilisé par ces mêmes secteurs (résidentiel, agricole, industriel) pour leurs activités. De plus, les résidus de la production de GNR, les digestats, sont employés comme fertilisants pour contribuer aux productions agricoles végétale et animale, qui enclencheront un nouveau cycle en générant de nouvelles matières organiques à valoriser.

 

L’économie circulaire s’oppose à l’économie linéaire qui définit les systèmes de production et de consommation depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale.

Dans une économie circulaire, rien n’est gaspillé. L’économie circulaire préserve et récupère le plus de valeur possible des ressources en réutilisant, réparant, convertissant ou recyclant des produits et des matériaux.

Il s’agit d’utiliser judicieusement des ressources précieuses, de considérer les déchets come une ressource et non comme un coût, et de trouver des moyens innovants d’améliorer l’environnement et l’économie.1


Visuel de l’économie circulaire appliquée au gaz naturel renouvelable

Consommation

  • Diminution de la dépendance aux importations d‘énergie
  • Consommation responsable et implication des acteurs pour le tri des matières

 

Offre de produits

  • Production locale d‘une énergie renouvelable
  • Réduction des émissions de GES
  • Utilisation du digestats comme substitut aux engrais chimiques

 

Gestion des résidus

  • Valorisation des matières organiques inutilisées
  • Réduction de l‘enfouissement et de l‘incinération
visuel de l’économie circulaire appliquée au gaz naturel renouvelable

Pour Hélène Lauzon, présidente du Conseil patronal de l’environnement du Québec (CPEQ), c’est exactement le genre de démarche dont le Québec a besoin pour avancer sur la voie de l’écologie industrielle, qu’elle définit comme une économie circulaire : « Il s’agit de réinjecter les matières résiduelles dans l’économie pour en refaire des matières premières, explique-t-elle. Trop souvent, une entreprise fait enfouir ses déchets, alors que sa voisine en aurait besoin. »2

Retombées économiques et fiscales

La réalisation du plein potentiel de production de GNR au Québec aura des retombées importantes sur l’économie du Québec. D’une part, les projets de production de GNR impliquent des investissements de taille. Répartis sur l’ensemble du territoire québécois, ces investissements mobiliseront de nombreux emplois et contribueront à accroître la valeur ajoutée québécoise tout au long de la période de construction. D’autre part, une fois érigées, les installations de production de GNR continueront de créer de la richesse au Québec. Les activités de fonctionnement impliqueront plusieurs milliers d’emplois permanents, et ce, tant pour l’exploitation des installations que pour leur approvisionnement en biens et services. En contribuant à produire une nouvelle source d’énergie au Québec, les emplois générés par la production de GNR engendreront une hausse importante de la valeur ajoutée québécoise. Cette valeur ajoutée (également appelée produit intérieur brut (PIB)) mesure le niveau d’activité économique enregistrée sur un territoire au cours d’une période donnée.

Un potentiel majeur pour l’économie et l’emploi au Québec

Selon un rapport réalisé par Aviseo Conseil sur le potentiel de la filière du gaz naturel renouvelable au Québec , le plein déploiement du potentiel technico-économique de production de GNR à l’horizon de 2030 permettrait de soutenir 88 000 emplois au Québec durant la construction des installations et 15 000 emplois par année pendant l’exploitation. Les gouvernements du Québec et du Canada bénéficieraient de revenus fiscaux qui pourraient atteindre 1,3 milliard $ pendant la construction et 256 millions $ en revenus annuels pendant toute la durée de vie des projets. Sur une base annuelle, la contribution de la filière du GNR au PIB québécois serait de 1,6 milliard $, soit l’équivalent de l’ensemble du secteur de la culture agricole au Québec.

Propulser le Québec vers l’avenir

La réalisation du potentiel de la filière du GNR s’inscrit dans une démarche de développement durable qui pourrait renforcer le leadership du Québec et lui permettrait de se doter d’une expertise enviable et reproductible dans ce domaine. Elle contribuerait à enrichir la société dans son ensemble en créant des emplois et des infrastructures pérennes, à structurer certains secteurs d’activité, à renforcer la capacité d’innovation du Québec et, bien entendu, à réduire notre empreinte environnementale – tout cela dans le cadre d’un modèle économique viable. C’est pourquoi le développement de la filière du GNR est plus que jamais au cœur des priorités d’Énergir.

 

Pour en savoir plus

L’économie circulaire : un modèle en croissance à l’échelle mondiale

L’économie circulaire n’est pas un concept nouveau, puisqu’il est évoqué dès 1970 au Massachussetts Institute of Technology (MIT). Toutefois, il connaît un regain de popularité depuis qu’il a été mis de l’avant par la Fondation Ellen MacArthur en 2009. En l’espace de quelques années, la Fondation a réussi à placer l’économie circulaire à l’ordre des priorités des dirigeants d’entreprises, des gouvernements, des collectivités et de la recherche universitaire sur la scène internationale.3 Aujourd’hui, de nombreuses sociétés œuvrent activement à la mise en place de l’économie circulaire, en collaboration avec la Fondation Ellen MacArthur, dont BlackRock, Danone, Google, Groupe H&M, Intesa Sanpaolo, Philips, Renault, et SC Johnson, Unilever, pour ne citer que celles-là.

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