Mieux gérer l'énergie et économiser à long terme avec un SGÉ

Avez-vous déjà entendu parler des systèmes de gestion de l’énergie (SGÉ)? Depuis quelques années, les SGÉ suscitent un vif engouement de la part des entreprises clientes d’Énergir et du secteur industriel en général – et pour cause! Ces systèmes permettent d’implanter des mesures structurelles qui aboutissent, à terme, à des économies d’énergie récurrentes d’environ 5 % par année (soit des dizaines, voire des centaines de milliers de dollars) tout en offrant un retour sur investissement rapide.

Un processus méthodique

Mais de quoi parle-t-on exactement? Qu'est-ce qu'un « système de gestion de l'énergie »? En résumé, il s'agit d'un processus d'amélioration continu qui repose sur des changements comportementaux et opérationnels à tous les niveaux de l'organisation visant à accroître l'efficacité énergétique et à réduire le gaspillage.

« Imaginons par exemple une usine où les opérateurs ont des pratiques différentes d’un quart de travail à l’autre, si bien que la consommation énergétique varie selon l’équipe. Avec un SGÉ, des mesures seront appliquées pour normaliser les meilleures pratiques dans le but de minimiser la consommation d'énergie », illustre Donald Beverly, ingénieur du groupe DATECH d'Énergir.

Un diagnostic de référence

Bien entendu, un SGÉ ne se déploie par en criant « ciseaux ». Si le client est prêt à s'engager dans ce processus et en comprend toutes les implications, la première étape consiste à poser un diagnostic afin d'établir le portrait de la consommation d'énergie courante de l'entreprise, d'examiner ses pratiques de gestion énergétique, de déterminer son potentiel d'économie d'énergie et de définir les modalités générales de la mise en œuvre du SGÉ. « C'est un instantané de la situation énergétique de l'entreprise qui permet de poser les bases du déploiement du SGÉ », précise M. Beverly.

Le processus d'implantation du SGÉ peut ensuite être amorcé et s'étale généralement sur plusieurs années (voir étapes clés ci-dessous). Pour en assurer le succès, un certain nombre d'ingrédients sont nécessaires :

l'engagement de la haute direction
un programme d'information et de sensibilisation à la gestion de l'énergie à tous les niveaux de l'entreprise
la nomination d'un champion de l'énergie
la création d'un comité de gestion de l'énergie
un système d'information de gestion de l'énergie (SIGE)

L'importance du leadership

Puisqu'un SGÉ implique des changements structurels, il est indispensable que la haute direction assume le leadership de la mise en œuvre et de l'exploitation du SGÉ. « Dans toute organisation, il existe une résistance naturelle au changement », explique Donald Beverly.

« Pour contrer cette tendance, la direction doit mettre en place une politique énergétique claire, précise et documentée, créer un comité de gestion de l'énergie chargé de l'élaboration, de la mise en œuvre et de l'amélioration du SGÉ, et nommer un champion qui sera responsable de la promotion du SGÉ sur le plancher. Quand les employés comprennent l'objectif d'un SGÉ et sont outillés pour apporter les changements attendus, les choses deviennent beaucoup plus faciles. »

Rôles et responsabilités

Direction	Établir des politiques et un comité énergie
Comité énergie (avec appui externe si requis)	Établir des objectifs par UES, IPE
Superviseur	Suivre la performance des UES
Opérateur	Identifier rapidement les dérives, appliquer les processus du SGÉ

Changer les mentalités, pas à pas

Pour obtenir l'adhésion du personnel, il est essentiel que la direction élabore et déploie un programme de sensibilisation à la gestion de l'énergie qui permettra aux employés de comprendre le pourquoi du SGÉ, ce qu'ils ont à y gagner, l'importance de leur rôle (leur incidence sur la consommation) et les moyens mis à leur disposition – formation, information, outils, etc.

En parallèle, il est nécessaire de choisir un champion qui jouera le rôle de promoteur et de porte-parole du SGÉ, tout en illustrant l'engagement de la direction à l'égard de ce processus. Le champion doit être enthousiaste et disposé à prendre la tête des efforts visant à concrétiser le changement de culture au sein de l'entreprise. C'est généralement lui qui met sur pied le comité de gestion de l'énergie. Ce dernier est composé d'une équipe multidisciplinaire d'experts qui ont notamment pour rôle d'élaborer les objectifs énergétiques, de les réévaluer régulièrement, et de rendre compte des résultats à la haute direction.

Des données qui changent la donne

D'autre part, comme le dit le proverbe, « on ne peut pas améliorer ce qu'on ne mesure pas ». Un SGÉ repose donc sur une collecte continue de données opérationnelles qui permettent d'évaluer et d'améliorer progressivement le rendement énergétique des installations. Captées par des compteurs, débimètres, sondes et autres dispositifs de mesure, ces données sont stockées dans un système d'information de gestion de l'énergie (SIGE), puis analysés par les experts du comité de gestion de l'énergie afin d'établir les marches à suivre optimales pour que les opérateurs puissent les mettre en œuvre en temps réel.

« La collecte et l'analyse de données permettent d'établir des valeurs de référence et des objectifs de consommation, et d'apporter des correctifs immédiats si les données montrent une déviation par rapport à ces objectifs », mentionne Donald Beverly. « Souvent, on constate que les équipements efficaces mis en place dans une entreprise ne sont pas employés de façon optimale. Un SIGE permet de déceler les problèmes ou les anomalies pour les corriger rapidement et optimiser le fonctionnement de ces équipements. »

Opex vs Capex

« L'un des principaux atouts d'un SGÉ, c'est qu'il s'appuie sur la mise en œuvre de petits changements graduels qui, mis bout à bout, permettent de réduire la facture énergétique à moindres frais comparativement aux mesures d'efficacité énergétique traditionnelles, qui reposent sur l'acquisition d'équipements et sur des projets d'implantation souvent coûteux », indique Philippe Rivard,  conseiller principal, efficacité énergétique , Marché du carbone et efficacité énergétique à Énergir. « De plus, un SGÉ peut faire partie intégrante d'une démarche visant à obtenir la certification ISO 50001, une norme de gestion de l'énergie reconnue à l'échelle internationale. »

Des avantages tangibles et durables

Si un SGÉ offre des bénéfices évidents en termes de réduction de l'intensité énergétique et de l'empreinte carbone, ses avantages ne s'arrêtent pas là :

Intégré aux pratiques de l'entreprise, un SGÉ est un système robuste et durable qui perdurera, peu importe les mouvements de personnel.
Il permet à l'entreprise de présenter ses résultats en matière de durabilité et d'environnement aux autres intervenants de l'industrie et à ses clients.
Il permet d'améliorer les pratiques d'ingénierie : les nouveaux projets d'immobilisation devront démontrer leur incidence sur la consommation d'énergie et indiquer les mesures qui seront prises pour améliorer leur efficacité.
Il facilite la communication d'information aux clients, aux autorités législatives et réglementaires, ainsi qu'aux fournisseurs.
Il permet d'exiger des fournisseurs de services de meilleurs rendements énergétiques de leurs appareils et équipements.
Il contribue à accroître la compétitivité de l'entreprise et son image sur le plan de la durabilité environnementale.

Soutien technique et aide financière

Conscients du potentiel d'un système de gestion de l'énergie, plusieurs entreprises ont déjà entamé des démarches auprès d'Énergir – et souvent d'Hydro-Québec – pour se doter d'un SGÉ. Énergir et Hydro-Québec collaborent afin de soutenir techniquement et financièrement les clients qui souhaitent implanter un tel système.

« Notre processus de demande de subventions est uniformisé avec celui d'Hydro-Québec pour simplifier les démarches », souligne M. Rivard.

Énergir offre des subventions à chaque étape majeure de l'implantation d'un SGÉ, soit le diagnostic, l'élaboration et la mise en œuvre, et le suivi des économies et accompagne les entreprises pas à pas tout au long du processus.