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CAPREIT : un exemple convaincant en matière de décarbonation des bâtiments

20 Avr 2023    4 min.

Canadian Apartment Properties REIT (CAPREIT) détient, en totalité ou en partie, plus de 67 000 logements au Canada et aux Pays-Bas. Pour cette fiducie de placement immobilier, la gestion de l’énergie est donc un enjeu majeur. Or, en quelques années et grâce à des mesures d’efficacité énergétique judicieuses, CAPREIT a considérablement réduit l’empreinte carbone de son parc immobilier. Comment et pourquoi ? C’est ce que nous vous proposons de découvrir dans cet article.

« La première étape d’une démarche de décarbonation consiste à prendre la décision d’agir et de faire les choses autrement », indique Marc Kaddissi, directeur adjoint, Développement durable chez CAPREIT. C’est dans cet esprit que CAPREIT met en œuvre des mesures de conservation et d’efficacité énergétique depuis plus de 20 ans et priorise la décarbonation de ses propriétés depuis 2016.

Canadian Apartment Properties REIT (CAPREIT)

Le pouvoir de la collaboration

Pour l’aider dans ce processus, CAPREIT a fait appel aux services de KROME, le cabinet de génie-conseil, et a travaillé avec le gouvernement du Québec, Énergir et Hydro-Québec.

Le travail d’équipe est crucial dans une telle démarche. Il a permis à CAPREIT de tester plusieurs projets pilotes et des mesures innovantes qui l’ont aidée à amener ses projets de décarbonation au niveau supérieur.

Du côté d’Énergir, le représentant et le conseiller DATECH accompagnent et collaborent activement avec CAPREIT et KROME pour recommander les solutions technologiques optimales et maximiser le montant des subventions en efficacité énergétique admissibles pour chaque projet.

Des résultats impressionnants

Cette initiative a porté fruit, puisqu’en l’espace de seulement quelques années, CAPREIT a réduit de 52 % les émissions de GES des immeubles dans lesquels elle a déployé des mesures d’efficacité énergétique et de décarbonation. Ces résultats spectaculaires sont le fruit d’un ensemble de stratégies et de mesures d’efficacité énergétique que nous vous présentons ci–dessous.

Remplacement intelligent des équipements

Chaque fois qu’un équipement doit être remplacé (parce qu’il est en fin de vie ou inefficace), CAPREIT privilégie un équipement à haut rendement énergétique faisant appel à une énergie renouvelable – comme l’hydroélectricité au Québec.

« Mais nous le faisons de façon intelligente, car l’électricité coûte plus cher que le gaz naturel et nous voulons éviter de surcharger le réseau en période de pointe », explique M. Kaddissi. « À cet égard, la biénergie est une excellente solution ».

CAPREIT profite aussi du remplacement de ces équipements pour évaluer l’ensemble des systèmes électromécaniques de l’immeuble et identifier les différents moyens d’accroître la synergie entre les différents appareils afin d’optimiser leur consommation d’énergie.

logements MFR appartements résidentiel

Thermopompes électriques

L’utilisation de thermopompes électriques pour la production d’eau chaude domestique fait également partie des solutions adoptées par CAPREIT. Ces appareils permettent non seulement de réduire la consommation d’énergie, mais également les émissions de GES grâce à leur efficacité énergétique avoisinant les 300 %. Les thermopompes sont aussi utilisées pour le chauffage des logements durant les intersaisons.

Marc Kaddissi - CAPREIT
Marc Kaddissi

Refroidisseurs à sec

CAPREIT remplace systématiquement ses tours de refroidissement à l’eau par des refroidisseurs à sec.

« Couplés à un refroidisseur à thermopompe, ces appareils permettent de faire de l’aérothermie et donc de produire du chauffage pendant une bonne partie de l’hiver », indique Marc Kaddissi.

Par conséquent, les chaudières à gaz sont beaucoup moins sollicitées, ce qui se traduit par une diminution de la consommation de gaz naturel et des émissions de GES. En remplaçant les tours de refroidissement à l’eau, CAPREIT élimine également les pertes d’eau causées par l’évaporation, qui peuvent souvent atteindre plusieurs millions de litres par immeuble.

Récupération d’énergie

Pour optimiser le rendement énergétique des équipements, CAPREIT récupère les rejets de chaleur des équipements existants pour les transférer aux nouveaux systèmes, le cas échéant.

« On peut par exemple récupérer la chaleur présente dans l’air vicié avant qu’elle soit évacuée de l’immeuble pour préchauffer l’air neuf », mentionne Marc Kaddissi.

Utilisation du gaz naturel de source renouvelable

Une fois ces mesures appliquées, la consommation de gaz naturel conventionnel restante peut être remplacée, en tout ou en partie, par du gaz naturel renouvelable (GNR) pour réduire encore davantage les émissions de GES. Suite aux recommandations de l’équipe d’Énergir, c’est le choix qu’a fait CAPREIT, qui est ainsi devenue la première entreprise du secteur multirésidentiel à choisir le GNR pour ses immeubles.

Plusieurs autres avantages

La combinaison de ces stratégies et de ces mesures d’efficacité énergétique permet de réduire substantiellement l’empreinte carbone du parc immobilier de CAPREIT, mais elle offre aussi d’autres avantages, notamment une réduction des coûts d’exploitation, une meilleure gestion de la demande électrique et un confort accru pour les résidents.

« Contrairement à ce qu’on pourrait croire, les projets d’efficacité énergétique et de décarbonation augmentent le bien-être des occupants, car ils impliquent souvent la modernisation de certains équipements et contrôles », souligne Marc Kaddissi.

Dan Rames
Dan Rames

L’importance du suivi

Quelles que soient les mesures mises en œuvre, un suivi régulier est nécessaire et crucial après leur déploiement afin de s’assurer que les performances énergétiques et les économies attendues sont au rendez-vous, prévient Dan Rames,
Directeur principal, Développement durable et conservation chez CAPREIT.

Selon lui, « l’une des meilleures pratiques en la matière consiste à analyser fréquemment les factures de gaz et d’électricité ».

Conclusion

L’exemple de CAPREIT montre qu’une approche à la fois holistique et pragmatique de la décarbonation fondée sur une analyse détaillée des besoins énergétiques des bâtiments et soutenue par une vraie volonté de changement, peut avoir des retombées extrêmement positives sur le plan environnemental, mais aussi sur le plan économique, en générant des économies, en créant de l’emploi et en renforçant l’attrait des logements auprès des clientèles ciblées.

 

Ann-Judith Bélanger, ing.
Conseillère principale expertise énergétique
Groupe DATECH

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