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Les techniques de réduction des émissions de NOx se divisent en deux grandes catégories : celles qui agissent au moment de la combustion et permettent de modifier cette dernière (techniques de modification de la combustion) et celles qui interviennent après la combustion (techniques de postcombustion). Après un survol des mécanismes de formation des NOx et un bref commentaire sur ces deux catégories de techniques de contrôle, nous examinerons plus en détail les techniques de réduction.
Les émissions de NOx sont composées d’oxyde d’azote (environ 95 %) et de dioxyde d’azote (environ 5 %). Lors de la combustion du gaz naturel, trois mécanismes distincts interviennent dans la formation des NOx :
De ces trois mécanismes c’est celui du NOx thermique qui contribue le plus aux émissions de NOx, comme le montre le tableau ci-dessous.
Source d’énergie | NOx thermique | NOx instantané | NOx du combustible | Total |
Gaz naturel | 85 % | 15 % | 0 % | 100 % |
Mazout lourd | 30 % | 10 % | 60 % | 100 % |
La formation du NOx thermique dépend pour beaucoup de la température; en effet, au-dessous de 1 300 °C, il n’y a pratiquement pas de formation de NOx, alors qu’au-dessus de 1 550 °C, celle-ci est rapide et continue.
Le NOx instantané, pour sa part, est surtout produit pendant la combustion dans les flammes chargées de combustibles d’hydrocarbure. Les émissions de NOx pour le gaz naturel sont exprimées en partie par million (ppm) à 3 % de O2.
Comme nous l’avons mentionné plus haut, il existe actuellement deux catégories de techniques de contrôle : les techniques de modification de la combustion et les techniques de postcombustion (voir Figure 1). Le choix de l’une ou l’autre de ces techniques doit tenir compte des particularités techniques du brûleur, des coûts d’exploitation et des coûts d’installation.
Les techniques de modification de la combustion agissent en limitant la quantité de NOx produits à la source (mesures primaires). Pour modifier la combustion, il faut apporter certains changements à la conception du brûleur et de la chambre de combustion et/ou modifier la technique de combustion vive. Ces techniques exigent généralement un investissement moins important que les techniques de postcombustion et leurs coûts d’exploitation sont moins élevés. Elles permettent de réduire les NOx de 50 à 60 %.
Parmi ces techniques, les plus courantes sont la combustion étagée et la réduction de température :
Une fois ces techniques mises en œuvre, il est possible de réduire encore les NOx grâce aux techniques de postcombustion, qui diminuent les émissions dès qu’elles se forment dans la chambre de combustion. Ces techniques permettent de convertir les NOx en produits inoffensifs au moyen d’un traitement chimique (mesures secondaires).
La réduction catalytique sélective (RCS) est actuellement la technique de postcombustion qui offre les meilleurs résultats, avec une réduction des NOx de 80 à 90 %. La RCS nécessite l’emploi d’un réacteur où est emmagasiné le catalyseur (ensemble de particules solides actives). On injecte de l’ammoniac (NH3) dans les gaz de combustion avant de les introduire dans le réacteur. Le rôle du catalyseur, ou plus précisément du lít catalytique, consiste à réduire la température de la fenêtre où se produit la réaction chimique entre l’ammoniac injecté dans les gaz de combustion et les NOx. Les températures minimales de fonctionnement varient entre 200 °C et 450 °C, tandis que les températures maximales se situent entre 400 °C et 550 °C.
On emploie actuellement trois types de catalyseurs dans les systèmes RCS :
Techniques | Réduction catalytique sélective | Recirculation des gaz |
Taux de réduction des NOx (% vol.) | 80 à 90 % et plus | 60 à 70 % |
Coût (K$/tonne NOx) | 7 à 16 K$/t | 2 à 8 K$/t |
La réduction des émissions de NOx est un excellent moyen de diminuer l’empreinte carbone des entreprises et des bâtiments qui utilisent des procédés ou des systèmes de chauffage au gaz naturel. En déployant des techniques complémentaires et reconnues pour leur efficacité comme celles que nous avons abordées dans cet article, elles peuvent contribuer durablement à leurs cibles de décarbonation tout en rentabilisant leur investissement à long terme.
Éric Émond, ing. CEM.
Conseiller principal expertise énergétique
Groupe DATECH – Développement et assistance technique
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